jeudi 3 janvier 2013

Dans le sang... (2001)


Si je savais d'où viennent toutes ces essences,
Qui rendent mes vers bleus et mes mots si heureux
Je serais poète éclairé mais malheureux,
Je laisse errer ma plume au son de l'ignorance.

Je laisse la poésie s'étaler sur les feuilles,
C'est pour qu'elle puisse tout exprimer sans limite,
C'est pour que son art et son reflet imitent
Dans leur expression une fille qui s'effeuille.
Ainsi la plume, frêle, se dénude-t-elle,
Sous les lumières aveuglantes de l'inspiration,
Sous les rythmes endiablés de ces illusions
Gorgées d'envie, elle abandonne la dentelle.

La chaleur prodiguée engendre ferveur,
Fièvre et passion aux confins de mes veines,
Mon sang se charge alors de mots qui s'enchaînent
Et transporte, décodé, le langage du coeur.
Il naît, dans l'écume de ces tendres flots,
Dans ce sang rouge rempli de plasma bleu,
Toute l'envie du poète de jouer à son jeu:
Poésie, mutation des sentiments en mots.

Ainsi vit le poète, donnant son feu fleuri
A un papier froid prêt à cueillir sa folie,
Traquant les muses pour les phrases les plus jolies
Que seuls peuvent imaginer leur coeur meurtri.
Le poète est mage, sorcier illusionniste,
Imposant une vision du monde différente,
Couchant ses sorts d'encre magique permanente,
Puisant le réel pour créer ce qui n'existe.

La poésie est un don qui m'a envahi,
C'est un sortilège affectant tout mon sang,
Assoiffé de lumières, poison puissant,
Il me tuera si l'inspiration me trahit.
Ainsi aurais-je cette poésie dans le sang,
C'est pour cela que je libère ainsi mes mots,
Car enfermés, ils ne sont que de brefs sanglots,
Qui sont si nombreux qu'il me faut compter à cent
Ces pleurs que la magie sait si bien libérer.

#100 - 3.1.2001

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