mardi 31 mai 2016

Message de Saxe (2016)

Un nouveau texte pour les adeptes de contrepèteries...
#Slam #Contrepèterie


Une carte postale plutôt qu'un fax
J'ai reçu un message  de Saxe
D’un marchand  d’art en vacances en Allemagne
Qui a déjà arpenté tous les ponts de Cologne
Jusqu’au pont neuf  qui fait un bon soixante pieds.

C’est un bon baroudeur, un sacré voyageur
Voyager ne lui fait pas peur,
Sonny, car c’est comme ça qu’on l’appelle
Sait se prendre au jeu, va jusqu’à défier le feu .
Il n’est pas arrivé à pied par la Chine
Parce que c’est éprouvant, mais il a connu
Les élections en Russie  mais aussi au Pérou
Parce que le Pérou mue.
Sa femme a une tante en France
Mais comme en France les taxes montaient sans cesse
Il jouit de ses fouilles pour renflouer les caisses.

Des Glénans  à cette brute  Ras-Lanouf
Il voyage comme un ouf
Un fou derrière le pion , qui se branche sur les colonnes
Les files de passagers, pour les avions
Il n’a jamais de panne au ticket .
Ainsi court-il le monde, comme un coureur de fond qui court sans but.
Et passé 3 jours à Lima  il va en Afrique
Car l’Afrique est bonne hôtesse
Et toujours dans l’attente
C’est comme une lutte passive
De ne pas l’y voir. Il va ainsi à Rabat et Fez, mais aussi à Tripoli
Mais pas au Caire, parce que le Caire est noir de monde
Ni au Cap, parce que ses populations sont agitées.
Ses affaires ont le vent en poupe
Tel un vrai journaliste, il sait tâter le scoop .

A force de voyager forcément,
Il ne cesse de vous envoyer dans la Culture
La culture des civilisations, anciennes ou modernes
Proches de nous ou bien plus lointaine,
Il sait vous dire qui est à la tête  de l’Afrique
Mais aussi ce qu’il y a à mater[ sur Montesson
Apprécie un jus de Bouille cossu
Autant qu’une Leffe à Sion
Et s’il apprécie les liqueurs des rues de Lesotho
A l’instar du chef de l’ENA , il aime aussi le Porto.

Car il est distingué, ce n’est pas le genre à porter
Des ponchos, des gri-gris, et autres excentricités
Jamais vous ne le verrez porter
Un chapelet de citrouilles autour du cou,
Il ne conduit pas non plus de Jeep,
Connues hélas pour leurs petites pannes,
Pas de Renault non plus pour le peu,
Les Clio sont tendues d’après les t’chats.
Loin d’avoir du tracas jusqu’au cou
Dans sa lettre il me parle en Haikus.

Poète qu’il est, il me raconte son voyage
Il a l’air heureux, les verbes sont en joie ,
Il écrit avec une verve telle celle d’Hergé
Parle de foot avec ses quatrains
Nous dit je cite « Zlatan a donné une bonne mine à Paris ! »
Et félicite aussi les féminines de l’OL
Pour leurs dernières prouesses
Parce que le football est aussi joli avec des tresses.

Ainsi, avec Line et Polo , je déguste mon menu :
Ce midi ce sera une escalope  avec une salade
Pas de Soda Coca, plutôt une petite limonade
Et je relis, en déchiffrant paroles et syntaxe
Ce petit billet, ce message de saxe
Où peut-être, en jouant avec les syllabes ainsi collées
Verrais-je des messages cachés, quelques sons décalés .

27.5.2016

vendredi 27 mai 2016

Panne sèche (2010)

on continue à puiser dans le jerrycan...



L’inspiration ne se tarit pas,
La poésie qu’elle soit brute ou raffinée
Sait au travers des lignes s’affiner.
J’ai de l’encre en barils,
Mettez l’imagination en péril
Mais ma plume ne cédera pas,
Ne calera pas, ne sèchera pas,
Devant les sceptiques et les regards hagards
Je n’écrirai plus par hasard.
Tant qu’elle trouvera de nouveaux gisements
De nouveaux appâts, de nouveaux tourments,
Tant qu’elle restera sur mon piédestal
La poésie restera mon nirvana TOTAL.

Je produirai toujours, à petite ou grande é-SHELL
Sans limite car la licence poétique est une licence GPL.
Je m’EXXON-ère de toute contrainte,
C’est mon empreinte, mon étreinte,
Ma plume ESSO-lide, ESSO-litaire m-ESSO-lidaire
Avec ou sans Mobil il est difficile de la faire taire.
Et même si mes textes ne sont pas toujours super
Je trouve l’énergie d’en faire
Car j’ai l’humeur légère et le cœur sans plomb
De la fantaisie à foison.

Feyzin rêve, que je le décrive, que je l’écrive,
Pour moi il n’y a rien Dyneff-able
Je suis AVIA-teur du verbe et des fables
Je mettrai les gaz pour qu’on dérive,
Je n’ai certes pas les muscles de Vin Diesel
Mais je sais transporter les âmes au-delà du ciel
Parce que je ne serai jamais à court de l’essence essentielle
Qui rend les tournures et les phases belles.

Because Poetry is my Fuel
Porque Fantasia es mi Gasolina
Je m’élance et me défoule
Crée des rires et des joies et FINA
Lement les sourires se ravivent
Dans le flot d’eaux vives
Des mots agités dans tous les sens.
La poésie n’est pas précaire…Oh Zen !
Elle est le carburant de mon jardin d’Eden.

Tant qu’il y aura des ELF et des muses
Et des idées pour qu’on s’amuse,
Des couleurs pour embellir ce monde si terne,
Des mots pour réchauffer les cœurs en berne
Il restera des filons à exploiter
Et je ne risque pas de m’arrêter.
Pas de pétrole dans mes rigoles, mon encre est mon or noir.
Et ça roulera tant que j’aurai des idées dans le réservoir
Tant que mon inspiration en pêche,
Je ne risque pas la panne sèche.

18.10.10

mercredi 25 mai 2016

Assez ! (version Essence) (2010)

 

Assez assez, j’en ai assez,
Assez de me faire pomper à longueur de journée
Chacun, chacune se refilent le tuyau
Parfait otage d’un lugubre embargo
Je n’ai plus une minute à moi, aucun repos
Même la nuit aucun répit à mon fardeau
Chacun, chacune s’affairent sur mon tuyau
Et la jauge de mes essences s’approche du zéro
On se bat pour pomper mon jus coûte que coûte
On tient à me vider jusqu’à la dernière goutte…
Et ceci n’est pas le fruit d’une insatiable indécence
Mais plus on est en pénurie plus j’en chie,
Dur, dur en ces temps-ci en France
D’être une pompe à essence !


#960 - 21.10.10

mardi 17 mai 2016

Un certain regard (2016)

En l'honneur d'Antoine de Saint Exupéry et de son Petit Prince.

On ne voit que ce que l’on veut entendre
Plus rarement ce qui nous touche
Ce constat laisse à surprendre
Difficile de voir net dans un monde louche.

On ne voit bien que ce que l’on sent
Ce que l’on sait saisir, ce que l’on sait tenir
Ce qui nous apparait comme évident
La Vérité que l’on croit détenir
Car l’être humain est un être borné
Qui ne peut voir plus loin que le bout de sa cornée.

Dans un univers bombardé d’ondes
En gigabits / secondes
Que peut-on vraiment voir du monde ?

Avez-vous déjà vu, une tristesse un désespoir
Un éclair de joie, un bonheur, une lueur d’espoir ?
Voyez-vous derrière un regard
Le poids des êtres chers, le choc des histoires ?
Vous savez lire un livre
Mais voyez-vous tout ce qui se livre
Derrière un simple sourire,
Derrière le feulement doux d’un soupir ?

Il y a tant à écouter, à prendre, à déchiffrer
Il y a tant à sentir, chaque moment est un coffret.
Dans chaque chose, il y a tant à lire
Même dans les sentiments aphones
Il y a tant à découvrir
Détourne les yeux de ton iPhone…

Il ne suffit pas d’ouvrir les yeux, d’ouvrir grand les mirettes
Mais d’ouvrir les ventricules, bien tendre les oreillettes,
Ce que les sentiments chuchotent tout bas
Vous ne l’entendrez qu’avec le cœur qui  bat.

On ne voit que ce que ce que l’on veut entendre,
Ouvrez grand votre âme et vous allez mieux comprendre
Vous verrez ce qu’aucune sonde ne peut voir
Vous pourrez voir derrière les murs et même dans le noir
Lorsqu’on ressent, on voit plus loin
Bien plus loin que nos désirs et nos besoins.
Et si de ne pas avoir le cœur tendu
Etait notre plus grande source de malentendus ?

Le cœur ouvert, le champ de vision est moins étroit
Pour le coup, au royaume des aveugles les poètes sont rois.

A se parer d’ornières qui réduisent notre champ de vision
Comme autant de barrière à nos rêves d’évasion
On ne sait plus voir, plus sentir, plus entendre
A tant vouloir prévoir, on ne sait plus se détendre.

Comme tout le monde je ne voyais plus le monde
Qu’au travers d’un volet qui grince,
C’était un moment propice pour rouvrir le Petit Prince
Et dedans il y avait ces mots révélateurs
Comme un théorème merveilleux :
« On ne voit bien qu’avec le cœur
 L’essentiel est invisible pour les yeux »
 

17.5.2016