mardi 15 octobre 2019

4h17 (2008)

Ôde qui parlera aux insomniaques...
 

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 Quatre heures dix-sept, toujours debout, en déroute
J'attends toujours Morphée, il a du se tromper de route,
Quatre heures dix-sept, les secondes goutte à goutte
Taquinent mes iris mais rien ne les déroute.
Trois heures avant le lever de mon réveil
Et à peine une seule avant celui du soleil
Trois heures que je devais être éteint, en sommeil
Mais l'esprit en nébuleuse je suis toujours "en veille".

Je fixe les deux points de l'horloge
Avec la crainte de voir dans le reflet le point du jour.
Du Velux je vois la Lune qui se déloge
Et me désole encore que la Nuit passe mon tour.
J'attends le train des songes à même le quai
Mais il n'y a guère que le silence qui me répond.
Voyageur égaré sur une voie désaffectée,
Les mains dans les poches sans même un ticket
Je n'ai pour bagages qu'un simple édredon
Et les valises sous mes yeux, par la fatigue, infectés.

Quatre heures dix-sept toujours,
Livré à moi même, entre mes jambes, la couette,
J'entends enfin l'envoutement d'une voix de velours,
La douce voix des rêves à la symphonie désuète.

Quatre heures dix-huit, l'envol est subtil
Viennent de s'effacer mes pensées futiles
Les travaux de deux heures de questionnement inutile
Trois cent bars de pression sur chacun de mes cils.
Morphée à eu du retard mais son direct du droit
A remis en quelques secondes le monde à l'endroit,
La dernière ligne droite, enfin, se dessine,
Me voilà noyé dans un océan de mescaline.
De ses bras de mousseline il a occis mes spleens,
Ma seule question devenant "rêverie brutale ou câline ?"
Mon poing s'est desséré tout seul me rouvrant la main
Et qu'importe mon rêve, je l'aurai oublié demain.

C'est la fin d'une lutte que je croyais sans fin
D'une nuit longue comme un air sans refrain
En ligne de mire le spectre d'un dur lendemain.
Les traits de la réalité vont lentement disparaître
Quatre heures ... quatre heures dix neuf peut-être
Qu'en sais-je ? La perception à cessé d'être.

#757 - 19.6.8

mercredi 9 octobre 2019

Ca m'en touche une sans bouger l'autre (2019)

nouveau: On a tous quelque chose de Jacques Chirac

"Il y a dans ce pays , une fracture..."
On la soigne, on la suture
Mais il y a toujours cette blessure
D'une France qui sature
Énième patient dans un hôpital saturé
Elle souffre encore et c'est parti pour durer
On panse et on s'oublie
On pense et on oublie
Elle est sous perfusion, sous haute tension
Le désespoir toujours en inflation
On cultive toujours l'insécurité et la peur
Bien entendu "si on rajoute le bruit et l'odeur..."
Le Français moyen n'a pas fini d'être fou
Mais le peuple se soulève pour rester debout.

"Ca m'en touche une / Sans bouger l'autre"
"Ca m'en touche une / Sans bouger l'autre"

"Notre maison brûle et on regarde ailleurs..."
Et c'est toujours aussi vrai d'ailleurs
Lorsque Trump s'excite depuis sa Trump Tower
Lorsque s'enchaînent les pics de chaleur
Lorsque Bolsonaro fait briller l'Amazonie
Lorsque les glaciers fondent en Patagonie
Cris de douleurs d'une planète à l'agonie
Et c'est une suédoise de 16 ans et demi
Qui se veut son plus sérieux porte parole.
Alors que les drones s'affrontent toujours pour du pétrole.
Toujours soumise aux lois du marché et de Coca-Cola
La vie sur Terre reste à l'image de "Nicolas"
"Il faut marcher dessus ...et du pied gauche
Il paraît que ça porte bonheur."

"Ca m'en touche une / Sans bouger l'autre"
"Ca m'en touche une / Sans bouger l'autre"

Ce qui peut paraître 'abracatabrantesque'
Abracadabrant mais surtout Dantesque
C'est que ces constats d'il y a 20 ou 30 ans
Restent intacts, figés dans notre temps.

Tant qu'il y aura des chefs pour 'cheffer'
Dans tous les états, dans tous leurs états,
Tant qu'on appréciera plus le pain et le pâté
Que les limitations de vitesse
On aura 'le courage de ne pas avoir peur'
Et de porter notre regard sur le monde de demain
Avec ou sans Corona a la main.

Comme tu le disais si bien:
"Les prévisions sont difficiles, surtout lorsqu'elles concernent l'avenir"
"C'est loin mais c'est beau", espérons le et voyons venir.
On perd un illustre Chef d'Etat, mais surtout un philosophe
Pour autant ce n'est ni un drame ni une catastrophe
Jacques, comment te dire...

"Ca m'en touche une / Sans bouger l'autre"
"Ca m'en touche une / Sans bouger l'autre"

30.9.2019

dimanche 6 octobre 2019

MasterSex (2010)

Tout est dans la recette ... 
#Coquin #Pegi18 #Slam 


Chacun son talent, chacun ses ingrédients, 
Le coup de main c'est bien le plus important 
Et lorsque sonne le coup de feu 
Je m'improvise en parfait maitre-queue. 
Certains cherchent avec obstination 
La meilleure recette pour changer de vie 
Moi je donne le fruit de la passion, 
J'ai la meilleure recette pour assouvir les envies. 

A la carte de mon restaurant de fantasmes 
La spécialité c'est l'orgasme 
Je vais sûrement vous paraître gratiné 
A vous expliquer comment cuisiner sa dulcinée 
Mais pour saisir une belle satinée 
Il faut savoir le faire de manière raffinée 
Et je ne parlerai pas ici de ces blondes 
Que chacun peut réchauffer en quelques secondes 
A la va-vite au micro-ondes 
Mais de ces divines Jocondes 
Dont le regard vous met à poil 
Dont le sourire vous régale 
Je vous parle en cordon bleu d'une recette sans égal 
Celle tout droit sortie de la toque d'un chef à étoiles. 

Tout d'abord épluchez la avec délicatesse 
Et faites la mijoter à feu doux 
Avant d'en faire des pommes duchesse 
Il faut savoir l'aligoter avec goût... 
Il faut tout saler, tout pimenter pour la rendre folle 
Attendre l'ébulliton pour la faire passer à la casserolle 
Penser à pétrir la pâte de vos mains expertes 
Sans panique, cela provoquerait votre perte 
Il vous faudra un minimum de savoir-faire 
Pour ne pas qu'on vous ramasse à la petite cuiller. 

Saupoudrez chaque geste des épices du vice 
Et attendez le moment propice pour passer à la suite 
Surtout, surtout ne jamais aller trop vite 
Saisissez-la mais attendez qu'elle soit cuite, 
Attisez-la jusqu'à ce qu'elle vous invite... 

C'est là que vient le plat de résistance, 
L'entrée.... quand elle n'émet plus aucune résistance 
Quand elle est à point, à bonne température 
Qu'elle courbe l'échine et fait danser sa cambrure 
Qu'elle est dans son assiette et que vous avez la toque dressée 
Enfournez donc la chair empressée, 
Fourrez le poireau à 69°C au bain Marie 
Faites bouillir jusqu'à entendre des petits cris, 
Allez y de bon coeur, si elle est braisée à coeur 
Ca devrait rentrer comme dans du beurre 
Allongée ou à quatre pâtes 
Rendez la chère rotie, les joues écarlates. 

Remuez, remuez, que les saveurs s'allient et se mélangent, 
Laissez au court bouillon, c'est un peu long 
Puis étalez au marteau pilon 
Avant d'y ajouter le nectar des anges, 
Ce velouté des âmes mi lait, mi béchamel 
Naturel avec une petite fleur de sel 
Certains le détestent mais d'autre l'aiment chaud 
Et bien passé, il n'y a pas de grumeaux. 
Il faut parfois une heure 
Pour murir la sauce grand veneur 
Mais c'est elle qui vient saupoudrer 
Ce plat cuisiné à couteaux tirés. 
Elle est la chantilly de ce dessert 
Que j'aime à servir, et resservir 
Quitte à remettre le couvert. 

Servez donc avec fougue votre coup de fourchette 
Avec un zeste de citron et du piment d'Espelette 
Et tentez à votre tour ma recette: 
La recette du MasterSex où j'espère ne rien avoir oublié 
Et si toutefois elle n'est toujours pas satisfaite 
Moi je n'ai plus qu'à rendre mon tablier.

#956 - 6.10.2010