Mieux qu'un dilemme ... un trilemme
I. Le Trilemme
Mieux qu'un dilemme, un "trilemme",
Elle défie les lois et les théorèmes.
Son problème est un vrai cas d'étude.
Elle est perdue dans le triangle des Bermudes.
Soit ABC un triangle équilatéral
Avec elle dans son centre de gravité
A graviter hésitante entre trois entités:
Les trois hommes pour qui son coeur cavale et s'emballe.
Elle est boule de flipper qui roule flippée
Qui tourne en rond dans le disque inscrit
De ses passions mi-désir, mi-interdit
A danser le coeur grenadine ses mélopées.
II. A, B et C
A chaque sommet des bons et des mauvais côtés
A revenant d'un passé où ils se sont aimés,
B ange lointain auquel elle s'est arrimée
C l'ami loyal qui a tant à mériter.
A aimerait revenir car il n'en reviens pas
Mais ignore tout de B et de leurs excès
Il sait par contre qu'elle tend vers C
Et le défaut de C, c'est d'être proche de A.
C, lui, en connait bien assez sur B
C'est par respect qu'il a su s'inhiber
B est séducteur, B est destructeur
C'est ce double tranchant qui leur fait peur.
B est blessé, C est courroussé
A est à genoux et jaloux de tout
Tous enclins à l'ivresse de son calice:
Ses lèvres douces, leur langue pour bissectrice.
A, B et C sont trois pôles qui s'extrapôlent
Qui l'attirent, forcent le destin et sur elle, tirent
Elle en a assez de s'abaisser à cette dure satyre
ABC est un triangle qui la rend folle.
III. C est complexé
A bien y regarder, il y a de quoi se vexer
D'être l'un de ces points mal placés
A l'inciter sans pouvoir avancer...
C'est d'autant plus gênant que je suis le point C.
Elle a atteint les 2 sommets ce qui fait de moi l'assommé
J'espère voir le vent tourner, j'espère assumer,
Le temps que A parte en fumée
Qui sait si le mythe de B peut se consumer ?
Tant d'obstacles demeurent dans mes pensées
Pincées que je me retiens toujours d'énoncer.
Elle se veut rassurante, elle se veut médiatrice
De mes ardeurs, toujours souriante, consolatrice,
S'en veut de me faire souffrir avec ses histoires
Avec le désordre de son coeur armoire.
Malgré son parfum de fleur dans les sinus
Il me faut garder le coeur ordonné,
Le moral aux abysses, ne pas abandonner
En proie des foudres du moindre lapsus.
A en croire la géométrie euclidienne
Même si je sens qu'a moi la courbe est tangente
Je sens le parcours parsemée de vilaines pentes
Jusqu'à ses pupilles en obsidienne.
Bien sur que je ne me sens pas la hauteur,
Mais le vecteur de ses peur et de ses pleurs
Me va droit au coeur, parfois ça m'écoeure,
Mais je l'écoute et c'est tout là mon labeur.
Dans son problème à géométrie variable
Difficile d'avoir une pensée agréable,
Je suis englué dans des tourments de sable,
Comment l'extirper de ce shéma intolérable.
En attendant je la vois tourner en rond,
Ce que j'aurais aimé être la solution.
Part IV: Démonstration
Même si j'incarne la pureté
Dans cette impasse en forme de trinité
Je sais qu'il lui faudra l'éternité.
Pour se sortir de ce triangle hanté.
Dans ce problème à deux dimensions
Il n'y a pas vraiment de solution
Car si nous sommes coplanaires il y a 3 inconnues
De quoi faire sombrer la fée tombée des nues.
Impossible pour elle de trouver de l'air
Thalès, Pythagore, Descartes et Euler,
Se gaussent bien de l'en faire sortir,
Selon les théorèmes rien ne peut se finir:
Car un coté n'est jamais plus grand que les deux autres,
Mathématiques qui nous condamnent les uns les autres.
Attendre, espérer que finisse l'enfer...
Dure réalité que l'inégalité triangulaire.
#503 / 17.1.7
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