mardi 17 mai 2016

Un certain regard (2016)

En l'honneur d'Antoine de Saint Exupéry et de son Petit Prince.

On ne voit que ce que l’on veut entendre
Plus rarement ce qui nous touche
Ce constat laisse à surprendre
Difficile de voir net dans un monde louche.

On ne voit bien que ce que l’on sent
Ce que l’on sait saisir, ce que l’on sait tenir
Ce qui nous apparait comme évident
La Vérité que l’on croit détenir
Car l’être humain est un être borné
Qui ne peut voir plus loin que le bout de sa cornée.

Dans un univers bombardé d’ondes
En gigabits / secondes
Que peut-on vraiment voir du monde ?

Avez-vous déjà vu, une tristesse un désespoir
Un éclair de joie, un bonheur, une lueur d’espoir ?
Voyez-vous derrière un regard
Le poids des êtres chers, le choc des histoires ?
Vous savez lire un livre
Mais voyez-vous tout ce qui se livre
Derrière un simple sourire,
Derrière le feulement doux d’un soupir ?

Il y a tant à écouter, à prendre, à déchiffrer
Il y a tant à sentir, chaque moment est un coffret.
Dans chaque chose, il y a tant à lire
Même dans les sentiments aphones
Il y a tant à découvrir
Détourne les yeux de ton iPhone…

Il ne suffit pas d’ouvrir les yeux, d’ouvrir grand les mirettes
Mais d’ouvrir les ventricules, bien tendre les oreillettes,
Ce que les sentiments chuchotent tout bas
Vous ne l’entendrez qu’avec le cœur qui  bat.

On ne voit que ce que ce que l’on veut entendre,
Ouvrez grand votre âme et vous allez mieux comprendre
Vous verrez ce qu’aucune sonde ne peut voir
Vous pourrez voir derrière les murs et même dans le noir
Lorsqu’on ressent, on voit plus loin
Bien plus loin que nos désirs et nos besoins.
Et si de ne pas avoir le cœur tendu
Etait notre plus grande source de malentendus ?

Le cœur ouvert, le champ de vision est moins étroit
Pour le coup, au royaume des aveugles les poètes sont rois.

A se parer d’ornières qui réduisent notre champ de vision
Comme autant de barrière à nos rêves d’évasion
On ne sait plus voir, plus sentir, plus entendre
A tant vouloir prévoir, on ne sait plus se détendre.

Comme tout le monde je ne voyais plus le monde
Qu’au travers d’un volet qui grince,
C’était un moment propice pour rouvrir le Petit Prince
Et dedans il y avait ces mots révélateurs
Comme un théorème merveilleux :
« On ne voit bien qu’avec le cœur
 L’essentiel est invisible pour les yeux »
 

17.5.2016

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