mardi 23 juin 2015

Ronaldinha (2007)

Parce que c'est beau le football avec des tresses


Elle a jonglé avec moi
Avec autant d'aisance qu'avec un ballon
J'en suis encore pantois
Tant elle m'a fait perdre la raison

J'étais tombé dans ses feintes de regard
Trop attardé dans la danse de ses passements de jambes
Avec ses charmes, ses gri-gri qui me rendaient hagards
Avec lesquelles plus vite qu'un stade, ma chair flambe.

En bon défenseur des cages de mon coeur
Elle m'a happé de ses dribbles provocateurs
Et je me suis jeté dans un tacle de douceur,
Roulettes et rateaux, elle est partie à 100 à l'heure.

C'est ainsi que je me suis retrouvé sur la touche
Très loin de la pelouse de son jardin d'Eden.
J'observais avec effroi sa conduite un peu louche
Et les une-deux de son esprit schizophrène.

La balle toujours dans son camp, elle jouait attaquant,
La belle sans effort multipliant les feintes de corps
Egarements, disquettes et prétextes en faux semblant
Devant mes envies de la revoir encore et encore.

Elle a dribblé avec mon âme
Encore mieux que Messi avec un ballon
Elle m'a éliminé dans des fumigènes de drâme
Avant de détaler comme un étalon

Adressant un carton rouge à mes émotions,
Pur châtiment tiré en pleine lucarne
Me projetant dans le filet de mes illusions
Me laissant à mes réalités dont le vide s'acharne.

Malgré toutes mes parades je n'ai rien pu faire
J'ai laissé se défiler la belle aux cils effilés
Me laissant sans repère après son ultime transfert
Où elle pensait sans doute trouver un ciel plus étoilé.

Elle m'avait surpris, elle m'avait séduit
Elle s'était distinguée, elle s'était démarquée
Une étoile filante en un soubressaut enfuie
Ce qui est sûr, c'est qu'elle m'aura marqué.


565 - 12.6.7

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